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ARC POULIE


Publiée le par Gilles GUILLERM

L'arc poulies entre dans l'histoire olympique de Los Angeles 2028

ARC POULIE

 

L’arc à poulies entre dans l’Histoire olympique à Los Angeles 2028

Article publié le 10/04/2025

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C’est une première historique pour l’arc à poulies. L’arme fera ses débuts officiels dans la plus grande compétition sportive mondiale à l’occasion des Jeux de Los Angeles 2028 avec l’ajout d’une épreuve, en double mixte. Une avancée majeure pour la discipline et une opportunité inédite pour le tir à l’arc français.

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En octobre 2023, une première tentative d’intégration de l’arc à poulies dans le programme olympique avait été refusée. Le format envisagé était alors celui du tir à 18 mètres. Mais la dynamique de mixité portée par le Comité International Olympique a finalement permis à la discipline de franchir une nouvelle étape. Le double mixte à poulies rejoint ainsi cinq autres nouvelles épreuves mixtes qui seront disputées à Los Angeles : le relais 4x100m en athlétisme, le golf, la gymnastique, le tennis de table et l’aviron de mer.

Ces Jeux seront ceux de la parité. Le CIO a annoncé une participation record de femmes avec 5 543 athlètes féminines contre 5 167 hommes. Le tir à l’arc participe pleinement à cet élan avec l’arrivée du double mixte à poulies, une épreuve qui rassemble une femme et un homme au sein d’une même équipe. Pour l’heure, les détails du format olympique ne sont pas encore précisés. Aucune information officielle n’a encore été communiquée sur les quotas, les distances ou le mode de sélection. Une hypothèse envisagée serait celle d’une épreuve en tir à l’arc extérieur, avec une douzaine de paires engagées. En attendant ces précisions, une chose est certaine : l’arc à poulies entre dans une nouvelle ère.

L’épreuve du double mixte a été introduite pour le tir à l’arc aux Jeux de Tokyo 2020. Si la France n’a pas encore brillé dans cette formule sur les grandes compétitions internationales, la discipline pourrait bien devenir un levier stratégique pour les Tricolores. Car contrairement aux sports additionnels, l’épreuve du double mixte à poulies intègre le programme olympique principal : une distinction importante pour son avenir puisque tout laisse à penser que l’intégration de l’arc à poulies devrait se pérenniser. 

Julien Megret, Président de la Fédération Française de Tir à l’Arc, se félicite de cette décision. Pour lui, « l’arc à poulies est important pour notre fédération. Sur tous nos championnats de France, il est autant considéré que l’arc classique, que ce soit par équipe, mixte ou individuel. » Il voit dans cette entrée aux Jeux « une belle mise en avant pour l’arc à poulies » et même « un aboutissement » pour ces archers, dont certains ont réussi à en faire leur métier « notamment grâce au soutien de leurs sponsors, alors que ce n’était pas encore une arme olympique. »

Au-delà de la reconnaissance symbolique, cette annonce implique des ajustements pour la structuration nationale. « On savait que cette date du 9 avril allait tomber, et on était un peu en attente de cette décision-là pour toute l’organisation de la filière, car forcément, cela demande des investissements financiers et humains. Il y a notamment la filière de détection à organiser pour y intégrer l’arc à poulies. Il y aura des changements pour cette arme et avoir une vision à long terme. »

À trois ans des Jeux, la Fédération se prépare à une mobilisation accélérée. « Il va peut-être falloir aller en "opération commando" pour 2028 et préparer l’avenir avec une vision plus large, et préparer nos plus jeunes. » Pourtant, Julien Megret reste prudent quant à l’ampleur des changements à engager. « Je ne sais pas si on aura les moyens pour changer autant et aussi rapidement. »

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De son côté, Benoît Binon, Directeur Technique National, analyse cette intégration comme une évolution majeure : « Pour la discipline en tant que telle, cela va faire l’arc à poulies "V3". Il y a eu une première version jusqu’à la création de la Coupe du Monde. Ensuite, l’arc à poulies s’est densifié. Et maintenant avec l’arrivée aux JO, cela veut dire que de nouveaux pays vont s’y mettre. On va avoir une nouvelle augmentation de la densité, de la performance. Le fait d’être olympique va remettre un nouveau cran à la discipline. »

Mais l’intégration ne garantit pas encore la qualification de la France. « Pour le tir à l’arc français, ça veut dire qu’il va falloir bosser. Si on part sur 12 équipes, ce qui risque d’être l’option validée, je pense qu’à ce jour nous ne sommes pas dans les 12 pays capables de se sélectionner en mixte. Cela veut dire qu’on a du travail. » Il précise le niveau requis : « Si on considère le règlement tel qu’il est aujourd’hui en tir à l’arc extérieur, il faut une équipe à 1420-1425 points. »

La stratégie de préparation dépendra donc du format officiel qui sera prochainement communiqué. « L’organisation va se faire une fois que nous aurons toutes les informations. C’est-à-dire que l’on part des compétences nécessaires pour réussir les Jeux en fonction du format des Jeux qui sera retenu, et après on décline cela en stratégie de préparation, en stratégie d’encadrement, etc. »

Des pistes sont déjà évoquées, comme « la réouverture du centre national d’arc à poulies », mais beaucoup reste à définir : « Ce ne sera pas la même chose que l’arc classique puisqu’on ne part pas du même postulat de départ en tout cas dans l’immédiat. » Reste que la Fédération dispose déjà de solides acquis pour relever le défi : « On a la chance de savoir comment réussir les Jeux. Donc à partir du moment où on aura le format, on sera capables de définir les compétences nécessaires et de mettre en place une stratégie. »

Les ambitions françaises pour Los Angeles restent inchangées : deux médailles, dont une en or, pour l’ensemble du tir à l’arc olympique et paralympique. Mais comme le rappelle Benoît Binon, pour cette nouvelle épreuve par équipe mixte en arc à poulies, « le premier objectif à ce jour, c’est d’être capables d’y aller. » L’obtention des quotas sera la première marche à franchir. « On ne connaît pas les modalités de quotas. On peut penser qu’il y en aura au Championnat du Monde 2027 ainsi qu’au classement mondial comme chez les classiques. Cela veut dire donc qu’il faut être en mesure de faire un podium aux Mondiaux – ce qui a déjà été fait par des Français, mais cela date un peu – ou être bien positionné au classement. Pour le moment, nous ne répondons à aucun de ces deux critères. Donc la première phase va déjà être d’être compétitifs dans la chasse aux quotas. »

Avec cette intégration historique, le tir à l’arc français a une opportunité à saisir – mais aussi un défi immense à relever. L’aventure ne fait que commencer, et elle s’annonce intense.

 

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